1984 Les oranges amères de Petite Kabylie

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« 1984 Les oranges amères de petite kabylie » pour la version publiée en France, « Le fou de  Ĺeila » pour celle disponible en Algérie (voir couvertures différentes en pièces attachées, mais le texte est strictement identique)

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Ce livre est un mélange

★★★★★

Le 10 mars 2020
Ce livre est un mélange subtil de roman à dominante sociologique et historique d’une part, de roman d’apprentissage pour un cohorte d’enseignants idéalistes venus aider l’Algérie à consolider son indépendance, qui perdent peu à peu leurs illusions en étant confronté à la réalité d’un pays dans lequel ils avaient fondé leurs espoirs d’autre part. On peut également le lire comme une romance entre un français et une algérienne, romance qui se heurte à de nombreuses difficultés pour des raisons religieuses. Et enfin, cerise sur le gâteau, il peut se déguster comme un roman, d’exploration, d’aventure et de découverte en suivant les tribulations de ces coopérants voyageurs. Ces derniers découvrent en effet, durant les années passées là-bas, les étendues désertiques sahariennes (Biskra, Timimoun, Tamanrasset, Djanet, El Oued, Ghardaïa), ainsi que des sites historiques antiques (Tipasa, Djemila,). Ils le font en se référant à ce qu’en ont dit leurs illustres prédécesseurs : Maupassant, Gide, Camus, Fromentin, mais en en essayant de mettre à distance idéologique les clichés orientalistes des peintres, des écrivains et autres voyageurs occidentaux qui les ont devancés dans cette exploration d’un pays tout à la fois séduisant et insondable. Du point de vue sociologique et historique, tout en étant porté par les histoires des différents protagonistes de cette fresque d’une époque (les années 80), on glane une foule d’informations utiles sur les difficultés que vivaient les Algériens au quotidien en ce temps-là, problèmes qui expliquent pourquoi ils ont voté pour les islamistes en 88 et pourquoi ils manifestent aujourd’hui pour réclamer du pouvoir (c’est à dire de l’armée), qu’elle laisse enfin la société civile décider librement de son avenir et de ceux qui doivent les représenter dans les institutions. Jusqu’à présent, en effet, ces dernières n’ont été que des courroies de transmission au service d’une gérontocratie issue de la guerre d’indépendance. Mais le peuple estime désormais que ces anciens combattants corrompus par un demi siècle d’exercice sans partage des responsabilités au sommet de l’état n’ont plus de légitimité à gouverner aujourd’hui. C’est en tout cas, ce que pense majoritairement la nouvelle génération, qui n’a pas connu la colonisation et la guerre d’indépendance.
Le dernier roman de Jean-Claude

★★★★★

Le 9 mars 2020
Le dernier roman de Jean-Claude mêle avec bonheur les genres : roman historique sur l’Algérie des années 80, histoire d’amour à la Roméo et Juliette entre un coopérant français et une algérienne, roman de voyage qui nous transporte au coeur du Sahara, analyse sociologique, politique et économique de la situation juste avant les émeutes de 1988 qui vont précipiter la chute de président Chadli et conduire à des élections remportées par le front islamique de salut. Le tout vécu par une communauté française de coopérants qui assistent impuissants à la détérioration de la situation, à la fuite en avant du régime vers plus d’arabisation du système scolaire et un code de la famille qui s’inspire de plus en plus de la charia. A lire absolument si l’on veut comprendre les enjeux de la crise actuelle dans le pays.
L’Algérie juste avant la deuxième guerre civile

★★★★★

Le 6 mars 2020
Le livre de Jean-Claude Fournier nous plonge dans ce pays qui est devenu indépendant 20 ans avant l’arrivée d’un couple de coopérant et de leur ami, Serge, qui y revient après y avoir effectué son service militaire en 1964. Ils vivent 4 ans d’une expérience enrichissante mais parfois difficile, ceci en raison de difficultés d’approvisionnement dues au système très centralisé, de type « socialiste », choisi par les dirigeants. Ils sont également les témoins d’une dégradations des relations sociales, qui poussent les gens à rêver d’un pouvoir où les islamistes mettraient fin à la corruption. Au moment où ils retournent en France, le pays est sur le point de basculer dans une guerre civile qui durera 10 ans. Tout cela est raconté à travers les expériences vécues par la communauté francophone de la ville de Bejaïa, en Kabylie, aux paysages superbes, très bien décrits, qui font oublier les difficultés de la vie quotidienne. Les voyages au coeur du Sahara sont également des moments inoubliables, qui laisseront à jamais des souvenirs impérissables aux personnages. et à leurs compagnons de route, nuls autres que nous lecteurs, qui sommes conviés à parcourir ces immensités inviolées au fil d’une plume experte. Jean Claude Fournier sait communiquer le vertige qui saisit les passagers de leur frêle esquif motorisé, ballotté par une mer de dunes en mouvement. Serge retrouve une fille du cru qu’il avait connue 20 ans auparavant mais leurs retrouvailles vont être mouvementées, compliquées par un contexte religieux puritain, qui rend difficiles les amours hors mariage, entre un français et une musulmane de surcroît. On est porté par cette histoire à la Roméo et Juliette du 20ème siècle. On souhaite que les tourtereaux connaissent un sort différent de celui des amants de Vérone. On ne découvrira quel sera leur sort qu’à la fin de l’histoire… Romance et tableau historique et sociologique alternent et se complètent pour donner envie de lire jusqu’au bout. Bref, un texte varié, qui nous en apprend beaucoup sur ce pays agité à nouveau aujourd’hui par des mouvements sociaux de grande ampleur, dont on espère qu’ils finiront enfin, cette fois-ci, par enfanter d’une démocratie durable, où femmes et hommes jouiront des mêmes droits.

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